jeudi 28 mai 2009

La réunion et son histoire

Connaître la réunion au travers des clichés de randonnée et de plongée nous paraissait insuffisant, c'est pourquoi nous avons cherché à connaître ce qui en fait sa spécificité, à savoir sa richesse de cultures. Afin d'assouvir notre soif de connaissance, nous avons fait le samedi 14-02 et dimanche 22-02 une visite guidée sur "la réunion des religions".

Notre guide Patrice Louaisel a recensé 25 pratiques culturelles différentes sur l'île. Nous nous devons donc de faire un petit rappel historique de l'île.

L'île de la réunion est issue d'une irruption volcanique (2 à 3 millions années) et fut abordée le 9 février 1507 par un navire portugais qui la baptisa l'île Santa Apolonia. Lorsque les navigateurs portugais se rendaient aux Indes, l'île leur servait d'escale sur la route des épices. Quand il le pouvaient, ils accostaient et déposaient leur trop plein en plantes ou animaux. Il était très difficile d'accoster l'île en raison des accidents de terrain sur le littoral, c'est pourquoi elle suscitait peu d'intérêt pour les Portugais, Hollandais et Anglais qui y débarquaient sans même en prendre possession. C'est en 1638 que l'île fut abordée par un voilier français qui se dirigeait vers les Indes. Son commandant aurait pris possession de l'île en attachant à un tronc d'arbre un blason aux armes du roi Louis XIII à la Possession (ville actuelle)... On l'appela par la suite ile Bourbon en référence à la dynastie qui régnait à l'époque.

L'île ne fut pas habitée tout de suite, quelques mutins y furent envoyés pendant des courtes périodes mais furent rapatriés par la suite. La colonisation réelle de l'île Bourbon vint de son usage à titre d'étape vers la conquête de l'île de Madagascar. Pour concurrencer les autres pays européens, Louis XIV et Colbert créèrent la Compagnie des Indes orientales en 1664. La Compagnie des Indes orientales avait pour mission d'assurer la mise en valeur de l'île Bourbon et de son développement grâce aux plantations de café. L'île Bourbon reçut ses premiers colons en 1665 et c'est à partir de cette date qu'on atteste la présence des femmes sur l'île. Il y eut par la suite plusieurs arrivées de colons accompagnés de leurs esclaves noirs. On réussit à faire venir quelques filles françaises «recrutées» à l'Hôpital général de la Salpêtrière (Paris) et jugées «aptes pour les îles» pour remédier à la pénurie des femmes d'origine française. À la toute fin du XVIIIe siècle, l'île Bourbon comptait 297 femmes sur un total de 734 habitants.

Dès le début de la colonisation de l'île Bourbon, il a existé une pratique de l'esclavage alors que qu'elle était interdite par un Edit royal de 1664. On contourna cet Edit en utilisant les termes de «serviteurs», «domestique» ou de «Noir»(...) En mars 1685, Louis XIV proclama le fameux code noir, une ordonnance destinée à réglementer et à tempérer le régime de l'esclavage, et précisant les devoirs des maîtres et des esclaves. C'est un fait connu que ce Code noir, qui resta en vigueur dans toutes les Antilles et en Guyane française jusqu'en 1848, fut rarement respecté, les exploitants n'en ayant fait bien souvent qu'à leur tête.

En 1848, Sarda Garriga fut à l'origine de l'abolition de l'esclavage en France. A ce moment fut mis en place l'arrivée d'engagés volontaires sur l'île. Chinois, arabes, malgaches, Polynésiens, Australiens, Indiens, toutes les ethnies vont être essayées par les colons qui malgré l’abolition de l’esclavage vont rechercher une main d’œuvre sur les mêmes critères que précédemment : bon marché, abondance, et docilité.(...)

Ce petit rappel (un dense) montre l'éclectisme de l'origine des habitants de l'île. Il faut cependant savoir qu'avec la notion d'esclaves, puis des engagés, la pratique du catholicisme était rendue obligatoire par les colons. Ceci a malheureusement fortement entravé la culture de ces personnes. Mais, il y a eu un retour à ces cultures (comme une recherche d'identité perdue) qui n'avaient pas été totalement abandonnées mais transmises en cachette entre générations.

Lors de cette journée, nous avons pu visiter la Mosquée de St Pierre (la plus belle de l'île, mais les photos sont interdites), un temple chinois, un monastère Bouddhiste et un temple Tamoul.

Pour plus de détail, voici le site internet tenu par Patrice Louaisel :
http://www.indeenfrance.com/reunion.php


temple chinois


Ne croyant en aucun Dieu et pour donner une référence aux pratiquants, il a été décidé de mettre des statues de personnes importantes ayant eu une conduite exemplaire aux yeux de tous


Il s'agit d'un guerrier d'une grande sagesse qui gagnait ses batailles en évitant de faire couler le sang.

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Temple Bouddhiste : situé le long du front de mer de st pierre


autel où l'on fait les offrandes et brûler de l'encens en hommage aux représentations divines



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temple Tamoul



représentation de Shiva et sa conjointe Kâli ou Karli (en créole)


temple en l'honneur de Shiva

temple en l'honneur de Karli : on peut aisément remarquer que le temple en l'honneur de Karli est quelque peu plus grand que celui de son conjoint Shiva


représentation du Dieu Ganesh

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Après cette journée fort intéressante, nous décidons de remettre ça une semaine plus tard pour une journée sur le thème "histoires mystérieuses et croyances populaires". Les thèmes abordés sont l'esclavage, la piraterie, et les croyances populaires.

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Tout d'abord, direction St Gilles devant le musée Villèle, retraçant l'histoire de Mme Desbassyns.
A la tête d'un grand domaine, elle fut une des plus grandes fortunes du 18e de l'île de la Réunion, dans l'océan Indien aprés la mort de son mari. Son immense propriété, étendue sur plusieurs centaines d'hectares dans les hauts de Saint-Gilles, au Bernica et à Saint-Paul, employait plus de 400 esclaves qui travaillaient à la culture du café et de la canne à sucre.

Les points de vue populaires sont très partagés sur Ombline Desbassayns. On lui attribue un caractère autoritaire et méprisant, une méchanceté. Sa cruauté envers ses esclaves est souvent confondue à tort avec le personnage imaginaire de Grand-mère Kalle. Pour autant, elle fut la seule propriétaire à avoir ouvert un hôpital pour ses esclaves. Pour l'époque, elle a pris une position très moderne dans son testament montrant de l'intérêt à ses esclaves.


Mme Ombeline Desbassyns


la Chapelle Pointue construite en 1842 et destinée à sa famille et ses esclaves

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Puis, direction le cimetière marin de St Paul où nous nous sommes plongés dans les légendes de pirates.

Hélas, ni Johnny, ni Orlando...


Quelques petites anecdotes... Les pirates ont commencé à peupler les mers des Antilles mais sont peu à peu chassés par les portugais et espagnol les obligeant à migrer vers l'océan Indien (fin 17è). Le roi de France instaura au 18ème siècle la "charte de clémence". Elle consistait à remettre des terres aux pirates qui rendaient leur butin et promettaient de cesser leur activité. Beaucoup acceptèrent ce qui fait qu'1/3 des familles réunionnaises a une origine pirate.

Quelle est la différence entre un pirate et un corsaire? Et bien le corsaire était un fonctionnaire payé par l'état pour attaquer l'ennemi. Il arrivait parfois qu'il fasse un peu de zèle en s'attaquant par "mégarde" aux mauvais bâteaux...


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Voici la tombe d'Olivier Levasseur dit "La Buse", célèbre pirate de l'océan indien pendu . S'attaquant aux plus grands navires, il fut l'un des plus riches pirates de son époque. Lors de la charte de clémence, il "oublia" de restituer une partie du trésor estimée à 4millions d'euros et fut par la suite pendu à St Paul le 7 juillet 1730. Au moment de son exécution, il aurait lancé à la foule une carte déchirée en mille morceaux montrant l'itinéraire conduisant à son trésor. Certains sont toujours en quête de son célèbre trésor qui selon certains narrateur serait caché dans la ravine à malheur... Le cimetière était à l'époque interdit aux personnes ayant fait le mal, il parrait que sa tombe est vide. De nos jours, des croyances populaires poussent certains à pratiquer des rituels nocturnes sur sa tombe visant à obtenir ses "pouvoirs"...




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Après ces histoires captivantes, direction Lazaret à la Possession. C'était du lieu d'arrivée des engagés. Après un long voyage où se mélait scorbut, palu..., ils étaient mis en quarantaine. Une fois ce délai passé, ils avaient rendez vous au jardin de la maurinière à St Denis pour y trouver du travail. L'engagement était de 5ans, mais nombre d'employeurs peu scrupuleux ne respectaient pas les contrats et gardaient leur main d'oeuvre bon marché jusqu'à ce qu'ils ne soient plus bon à rien. Après cela, certains retourneront dans leur pays, mais beaucoup resteront sur l'île.


vestiges d'un des quatre bâtiments d'accueil des engagés à Lazaret

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Puis, direction St Denis au lieu dit de la vierge noire. A l'époque de l'esclavage, certains d'entre eux prenaient la fuite dans les hauts en espérant un avenir meilleur. On les appelait alors des marrons. Il y aura par la suite une grande traque de ces marrons visant à les ramener à leurs maitres, les répressions étaient des lors sévères.






Selon la légende, Mario, un esclave aurait fait une bétise et de peur de représailles se sauve. Son maitre le retrouve et vient le chercher avec d'autres esclaves. Celui-ci qui avait une petite statuette de la vierge en bois (noire) la prie et se sort de la situation. Depuis, on a érigé une statue en l'honneur de cette vierge noire. Les gens viennent en nombre la prier et lui offrir des présents afin qu'elle exauce leurs demandes.



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Après ça, dernier arrêt cette fois devant une petite niche rouge comme celles que l'on voir en bord de route. A une époque, on mettait en bleu tout ce qui se rappochait de Dieu et en rouge tout ce qui rapportait au mal (d'où une confusion de rapprocher des traits de la religion tamoul au "mal" car nombre de représentations sont rouge). St Expédit est d'ailleurs le plus représenté sur l'ile. La légende veut que des religieuses avaient demandé des reliques d'un saint au vatican. Elles auraient reçu un colis avec indiqué "expeditus", elles auraient pris ça pour les reliques du saint expédit. Il aurait le pouvoir d'intercéder très rapidement (expeditus) aux faveurs des gens lui offrant une grande vénération. Ce pauvre saint aurait été par la suite prié dans le but d'intercéder à de mauvaises faveurs comme par exemple "punir le voisin" ou autre. Le Vatican l'a alors retiré de toutes les églises. Actuellement, il y a un nombre incalculable de ces représentations sur l'ile de la réunion. D'ailleurs, en se baladant sur le bord des routes, on y trouve beaucoup d'offrandes et d'invocations devant ces petites niches qui abrite le dit saint. Ces dernières sont de tout genre...



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Cet article assez dense résume à peu près ces 2 journées qui nous ont permis d'en apprendre un peu plus sur l'île intense...

samedi 23 mai 2009

cap bouteille

Dimanche 9mai, direction le cirque de Cilaos pour une petite ballade à Cap Bouteille. Le chemin a le même point de départ que pour l'ascension du col du Taïbit puis bifurque vers la source de Cap Bouteille. Le sentier s'enfonce alors dans un bois humide et quelque peu glissant avant de se diriger dans un petit cirque où coule la source Cap Bouteille. En poursuivant un peu, on accède à un panorama, dont on ne saurait se lasser, sur le cirque de Cilaos.





petite vue sur l'arête des trois Salazes



Sabrina qui fait le clown devant le cirque de cilaos




quelle pose de sportive n'est ce pas!?



Et pour les mauvaises langues qui se reconnaitront ici ^^, voici une preuve que nous travaillons quand même un peu à la Réunion...

petite mobilisation du complexe de l'épaule dans le plan frontal avec une contre prise acromial et une prise courte qui n'est fort heureusement pas sous axillaire au vu de la transpiration de randonnée... Voyez que je respecte bien la règle de la non douleur en continuant la torture malgré le visage de Sabrina exprimant une grande souffrance... Il manquerait juste un ti punch pour améliorer ces conditions de travail.

leu tempo festival



Ce mois de mai avait lieu le plus ancien festival de la Réunion : Leu Tempo Festival. Au programme des quatre jours : théâtre de salle et de rue, spectacles, concerts, manifestations artistiques en tout genre ouverts tant aux adultes qu'aux marmailles. Les spectacles étaient en outre en grande partie gratuits, ce qui est intéressant pour les petits budgets. En résumé, il permet aux gens venus en nombre de se divertir à souhait...


petite partie de tennis de cirque


ils sont fort les gars


petite démonstration de moringue (sport de combat venant de l'océan indien). Il trouve son origine au XVIII ème siècle dans les grandes exploitations de canne à sucre. Le code noir ne permettait pas aux esclaves de se battre et ils avaient alors mis au point le moringue pour déguiser leurs combats aux yeux des blancs qui ni voyaient là que des danses tribales.


les grandes personnes



défilé lors de la Fèt dann Somin, la soirée de clôture

le Dimitile par le sentier Bayonne

Vendredi 8 mai, direction l'Entre-deux, avec pour objectif l'ascension de la chaine du Dimitile (encore une fois) par le sentier Bayonne. On a vite compris la subtilité de ce nom au cours de la rando. Et oui, avec ses 1670m de dénivelé positif, il permet de bien muscler le jambon des grandes sportives que nous sommes...



Le soleil était encore une fois au rendez vous, ce qui nous as permi de profiter pleinement de la vue en marchant. Tout d'abord, petite vue sur le littoral sud ouest avec les villes de l'entre deux, St Louis, St Pierre, et même St Joseph.










Puis, on a commencé à longer la route menant à Cilaos ce qui nous a offert un super panorama sur le Bras de Cilaos et ses ilets.


vue sur le littoral et sur l'ilet Alcide Ti charles





cirque de cilaos











Nous avons hélas perdu notre course contre les nuages. Arrivées au sommet du Belvédère après 6h de rando, nous avions un super panorama tout blanc sur cilaos. Mais ce n'est pas grave, nous avons quand même pu nous en mettre plein la vue un peu plus bas.

Nous avons repris quelques forces avec notre fameux mbm : maquereau-baguette-mais.

Puis, retour par le sentier du Zèbre (déjà pris en février) avec des belles images en tête. Allez encore quelques photos pour la route...



mercredi 13 mai 2009

3 jours au coeur de la Réunion...le tour du piton

En ce week-end prolongé, notre mission, si nous l'acceptons: les 3 cirques en 3 jours...Pour relever une telle mission, 4 drôles de dames se sont lancées dans cette folle aventure; dans les rôles principaux...


Marie-cé



Lulu



Titi




Sab

J1: ordre de mission Cilaos-Hell bourg




De bonne heure et de bonne humeur, nous voilà au départ de Cilaos sous un magnifique soleil.





1er défi: se rendre au départ du bloc.
Après 5 minutes d'attente, 4 pouces en l'air et quelques virages, la mission est relevée haut la main (ou plutôt haut le pouce) grâce à nos talents d'auto-stoppeuses.
2ème défi: le début des festivités...



à défaut d'arriver en retard pour l'élection de miss Salazie!!!







Pour nous mettre en jambe, quelques marches nous permettent de rejoindre le gite de la caverne Dufour au bout de 3h. Le panorama est à la hauteur de nos efforts.
Puis après une petite pause pique-nique, nous voilà repartis vers Hell bourg via le sentier de cap anglais. Après 8h de marche, notre dernier défi de la journée est d'arriver au gîte avant la tombée de la nuit. Une course contre la montre débute ainsi, mais n'ayant peur de rien, Les 4 drôles de dames relèvent une fois de plus ce défi avec courage et bravoure ;-)
Bien contente d'être arriver à bon port, nous avons pu apprécier l'authenticité de ce gîte, de son ti punch et de son poulet vanille-miel (un délice...)








J2 ordre de mission: Hell bourg- La Nouvelle

Après un bon sommeil réparateur (dans les draps de Barbie pour Sabrina...), nous entamons notre deuxième jour de randonnée. Le soleil est toujours au rendez-vous, ce qui nous permet de profiter au maximum des superbes payasages que nous offre le cirque de Salazie. Après la traversée de champs de chouchou, la dégustation sauvage de goyaves, et la montée du col de Fourche, le cirque de Mafate s'offre sous nos pieds... Spectacle Magique assuré.













Idem que la veille, notre défi est d'arriver avant la tombée de la nuit à la Nouvelle. Malheureusement pour nos 4 drôles de dames, le soleil s'est couché avant leur arrivée à destination. C'est ça aussi l'aventure... la traversée de Mafate en mode lampe frontale, on s'en souviendra. Mais après quelques frayeurs, tout est bien qui finit bien autour d'une bonne table.








J3 ordre de mission: La Nouvelle- Cilaos





En cette troisième et dernière journée des aventures de nos 4 drôles de dames, le réveil au milieu du cirque de Mafate annonce encore une très belle randonnée. Mafate nous éblouit une fois de plus par ses sentiers sauvages,ces paysages authentiques, ces îlets isolés de toute urbanisation, par son calme et de sa beauté. Une petite pause s'impose à Marla avant d'attaquer la montée par le col du Taïbit rejoignant le cirque de Cilaos, retour à notre point de départ et fin de notre petit périple riche en souvenirs.


Réveil au coeur de Mafate










On remet ça??? à bientôt pour d'autres aventures de nos drôles de dames