Connaître la réunion au travers des clichés de randonnée et de plongée nous paraissait insuffisant, c'est pourquoi nous avons cherché à connaître ce qui en fait sa spécificité, à savoir sa richesse de cultures. Afin d'assouvir notre soif de connaissance, nous avons fait le samedi 14-02 et dimanche 22-02 une visite guidée sur "la réunion des religions".
Notre guide Patrice Louaisel a recensé 25 pratiques culturelles différentes sur l'île. Nous nous devons donc de faire un petit rappel historique de l'île.
L'île de la réunion est issue d'une irruption volcanique (2 à 3 millions années) et fut abordée le 9 février 1507 par un navire portugais qui la baptisa l'île Santa Apolonia. Lorsque les navigateurs portugais se rendaient aux Indes, l'île leur servait d'escale sur la route des épices. Quand il le pouvaient, ils accostaient et déposaient leur trop plein en plantes ou animaux. Il était très difficile d'accoster l'île en raison des accidents de terrain sur le littoral, c'est pourquoi elle suscitait peu d'intérêt pour les Portugais, Hollandais et Anglais qui y débarquaient sans même en prendre possession. C'est en 1638 que l'île fut abordée par un voilier français qui se dirigeait vers les Indes. Son commandant aurait pris possession de l'île en attachant à un tronc d'arbre un blason aux armes du roi Louis XIII à la Possession (ville actuelle)... On l'appela par la suite ile Bourbon en référence à la dynastie qui régnait à l'époque.
L'île ne fut pas habitée tout de suite, quelques mutins y furent envoyés pendant des courtes périodes mais furent rapatriés par la suite. La colonisation réelle de l'île Bourbon vint de son usage à titre d'étape vers la conquête de l'île de Madagascar. Pour concurrencer les autres pays européens, Louis XIV et Colbert créèrent la Compagnie des Indes orientales en 1664. La Compagnie des Indes orientales avait pour mission d'assurer la mise en valeur de l'île Bourbon et de son développement grâce aux plantations de café. L'île Bourbon reçut ses premiers colons en 1665 et c'est à partir de cette date qu'on atteste la présence des femmes sur l'île. Il y eut par la suite plusieurs arrivées de colons accompagnés de leurs esclaves noirs. On réussit à faire venir quelques filles françaises «recrutées» à l'Hôpital général de la Salpêtrière (Paris) et jugées «aptes pour les îles» pour remédier à la pénurie des femmes d'origine française. À la toute fin du XVIIIe siècle, l'île Bourbon comptait 297 femmes sur un total de 734 habitants.
Dès le début de la colonisation de l'île Bourbon, il a existé une pratique de l'esclavage alors que qu'elle était interdite par un Edit royal de 1664. On contourna cet Edit en utilisant les termes de «serviteurs», «domestique» ou de «Noir»(...) En mars 1685, Louis XIV proclama le fameux code noir, une ordonnance destinée à réglementer et à tempérer le régime de l'esclavage, et précisant les devoirs des maîtres et des esclaves. C'est un fait connu que ce Code noir, qui resta en vigueur dans toutes les Antilles et en Guyane française jusqu'en 1848, fut rarement respecté, les exploitants n'en ayant fait bien souvent qu'à leur tête.
En 1848, Sarda Garriga fut à l'origine de l'abolition de l'esclavage en France. A ce moment fut mis en place l'arrivée d'engagés volontaires sur l'île. Chinois, arabes, malgaches, Polynésiens, Australiens, Indiens, toutes les ethnies vont être essayées par les colons qui malgré l’abolition de l’esclavage vont rechercher une main d’œuvre sur les mêmes critères que précédemment : bon marché, abondance, et docilité.(...)
Ce petit rappel (un dense) montre l'éclectisme de l'origine des habitants de l'île. Il faut cependant savoir qu'avec la notion d'esclaves, puis des engagés, la pratique du catholicisme était rendue obligatoire par les colons. Ceci a malheureusement fortement entravé la culture de ces personnes. Mais, il y a eu un retour à ces cultures (comme une recherche d'identité perdue) qui n'avaient pas été totalement abandonnées mais transmises en cachette entre générations.
Lors de cette journée, nous avons pu visiter la Mosquée de St Pierre (la plus belle de l'île, mais les photos sont interdites), un temple chinois, un monastère Bouddhiste et un temple Tamoul.
Pour plus de détail, voici le site internet tenu par Patrice Louaisel :
http://www.indeenfrance.com/reunion.php
Ce petit rappel (un dense) montre l'éclectisme de l'origine des habitants de l'île. Il faut cependant savoir qu'avec la notion d'esclaves, puis des engagés, la pratique du catholicisme était rendue obligatoire par les colons. Ceci a malheureusement fortement entravé la culture de ces personnes. Mais, il y a eu un retour à ces cultures (comme une recherche d'identité perdue) qui n'avaient pas été totalement abandonnées mais transmises en cachette entre générations.
Lors de cette journée, nous avons pu visiter la Mosquée de St Pierre (la plus belle de l'île, mais les photos sont interdites), un temple chinois, un monastère Bouddhiste et un temple Tamoul.
Pour plus de détail, voici le site internet tenu par Patrice Louaisel :
http://www.indeenfrance.com/reunion.php
temple chinois
Ne croyant en aucun Dieu et pour donner une référence aux pratiquants, il a été décidé de mettre des statues de personnes importantes ayant eu une conduite exemplaire aux yeux de tous
Il s'agit d'un guerrier d'une grande sagesse qui gagnait ses batailles en évitant de faire couler le sang.
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Temple Bouddhiste : situé le long du front de mer de st pierre
autel où l'on fait les offrandes et brûler de l'encens en hommage aux représentations divines
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temple Tamoul
représentation de Shiva et sa conjointe Kâli ou Karli (en créole)
temple en l'honneur de Shiva
temple en l'honneur de Karli : on peut aisément remarquer que le temple en l'honneur de Karli est quelque peu plus grand que celui de son conjoint Shiva
représentation du Dieu Ganesh
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Après cette journée fort intéressante, nous décidons de remettre ça une semaine plus tard pour une journée sur le thème "histoires mystérieuses et croyances populaires". Les thèmes abordés sont l'esclavage, la piraterie, et les croyances populaires.
Tout d'abord, direction St Gilles devant le musée Villèle, retraçant l'histoire de Mme Desbassyns.
A la tête d'un grand domaine, elle fut une des plus grandes fortunes du 18e de l'île de la Réunion, dans l'océan Indien aprés la mort de son mari. Son immense propriété, étendue sur plusieurs centaines d'hectares dans les hauts de Saint-Gilles, au Bernica et à Saint-Paul, employait plus de 400 esclaves qui travaillaient à la culture du café et de la canne à sucre.
Les points de vue populaires sont très partagés sur Ombline Desbassayns. On lui attribue un caractère autoritaire et méprisant, une méchanceté. Sa cruauté envers ses esclaves est souvent confondue à tort avec le personnage imaginaire de Grand-mère Kalle. Pour autant, elle fut la seule propriétaire à avoir ouvert un hôpital pour ses esclaves. Pour l'époque, elle a pris une position très moderne dans son testament montrant de l'intérêt à ses esclaves.
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Tout d'abord, direction St Gilles devant le musée Villèle, retraçant l'histoire de Mme Desbassyns.
A la tête d'un grand domaine, elle fut une des plus grandes fortunes du 18e de l'île de la Réunion, dans l'océan Indien aprés la mort de son mari. Son immense propriété, étendue sur plusieurs centaines d'hectares dans les hauts de Saint-Gilles, au Bernica et à Saint-Paul, employait plus de 400 esclaves qui travaillaient à la culture du café et de la canne à sucre.
Les points de vue populaires sont très partagés sur Ombline Desbassayns. On lui attribue un caractère autoritaire et méprisant, une méchanceté. Sa cruauté envers ses esclaves est souvent confondue à tort avec le personnage imaginaire de Grand-mère Kalle. Pour autant, elle fut la seule propriétaire à avoir ouvert un hôpital pour ses esclaves. Pour l'époque, elle a pris une position très moderne dans son testament montrant de l'intérêt à ses esclaves.
Mme Ombeline Desbassyns
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Puis, direction le cimetière marin de St Paul où nous nous sommes plongés dans les légendes de pirates.
Quelques petites anecdotes... Les pirates ont commencé à peupler les mers des Antilles mais sont peu à peu chassés par les portugais et espagnol les obligeant à migrer vers l'océan Indien (fin 17è). Le roi de France instaura au 18ème siècle la "charte de clémence". Elle consistait à remettre des terres aux pirates qui rendaient leur butin et promettaient de cesser leur activité. Beaucoup acceptèrent ce qui fait qu'1/3 des familles réunionnaises a une origine pirate.
Quelle est la différence entre un pirate et un corsaire? Et bien le corsaire était un fonctionnaire payé par l'état pour attaquer l'ennemi. Il arrivait parfois qu'il fasse un peu de zèle en s'attaquant par "mégarde" aux mauvais bâteaux...
Quelle est la différence entre un pirate et un corsaire? Et bien le corsaire était un fonctionnaire payé par l'état pour attaquer l'ennemi. Il arrivait parfois qu'il fasse un peu de zèle en s'attaquant par "mégarde" aux mauvais bâteaux...
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Après ces histoires captivantes, direction Lazaret à la Possession. C'était du lieu d'arrivée des engagés. Après un long voyage où se mélait scorbut, palu..., ils étaient mis en quarantaine. Une fois ce délai passé, ils avaient rendez vous au jardin de la maurinière à St Denis pour y trouver du travail. L'engagement était de 5ans, mais nombre d'employeurs peu scrupuleux ne respectaient pas les contrats et gardaient leur main d'oeuvre bon marché jusqu'à ce qu'ils ne soient plus bon à rien. Après cela, certains retourneront dans leur pays, mais beaucoup resteront sur l'île.
vestiges d'un des quatre bâtiments d'accueil des engagés à Lazaret
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Puis, direction St Denis au lieu dit de la vierge noire. A l'époque de l'esclavage, certains d'entre eux prenaient la fuite dans les hauts en espérant un avenir meilleur. On les appelait alors des marrons. Il y aura par la suite une grande traque de ces marrons visant à les ramener à leurs maitres, les répressions étaient des lors sévères.
Selon la légende, Mario, un esclave aurait fait une bétise et de peur de représailles se sauve. Son maitre le retrouve et vient le chercher avec d'autres esclaves. Celui-ci qui avait une petite statuette de la vierge en bois (noire) la prie et se sort de la situation. Depuis, on a érigé une statue en l'honneur de cette vierge noire. Les gens viennent en nombre la prier et lui offrir des présents afin qu'elle exauce leurs demandes.
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Après ça, dernier arrêt cette fois devant une petite niche rouge comme celles que l'on voir en bord de route. A une époque, on mettait en bleu tout ce qui se rappochait de Dieu et en rouge tout ce qui rapportait au mal (d'où une confusion de rapprocher des traits de la religion tamoul au "mal" car nombre de représentations sont rouge). St Expédit est d'ailleurs le plus représenté sur l'ile. La légende veut que des religieuses avaient demandé des reliques d'un saint au vatican. Elles auraient reçu un colis avec indiqué "expeditus", elles auraient pris ça pour les reliques du saint expédit. Il aurait le pouvoir d'intercéder très rapidement (expeditus) aux faveurs des gens lui offrant une grande vénération. Ce pauvre saint aurait été par la suite prié dans le but d'intercéder à de mauvaises faveurs comme par exemple "punir le voisin" ou autre. Le Vatican l'a alors retiré de toutes les églises. Actuellement, il y a un nombre incalculable de ces représentations sur l'ile de la réunion. D'ailleurs, en se baladant sur le bord des routes, on y trouve beaucoup d'offrandes et d'invocations devant ces petites niches qui abrite le dit saint. Ces dernières sont de tout genre...
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